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Une petite Louressoise est née.
18 mars 1925 - mercredi 6h30.
On me l'a dit :
Maman avait 22 ans. Papa 30. Anne était déjà là depuis 20 mois. Arrive le 18 mars 1925. Les douleurs… Il faut aller chercher le docteur. C'est le docteur Ruais, à Doué. Papa part en auto, dans la nuit. Il espère un fils bien sûr. Maman envoie la petite bonne chercher « Tante- Marraine » alias Tante Adélaïde Jaunault, tante de papa et marraine d'Anne. N'ayant plus sa mère ni sa belle-mère, maman a toute confiance en elle. Mais le docteur n'est pas chez lui, parti pour un autre accouchement. Papa court après… Les douleurs s'accentuent. « Ne t'inquiète pas, dit Tante-Marraine. Je mets bien des petits veaux au monde. Tout va bien se passer.» Et elle sort du fond de sa poche son petit couteau… pour couper le cordon. Tout se passe bien en effet. Le bébé est langé, couché près de sa mère, quand le docteur enfin arrive.
« Tu as un beau petit gars » dit Tante-Marraine à papa !!! Désolante plaisanterie, jamais oubliée… J'avais des cheveux noirs comme un petit hérisson. « Oter bébête (du dodo de Maman) » baragouina Anne… Heureusement, j'étais au chaud près du cœur de maman, ma merveilleuse maman qui toujours, jusqu'à son dernier souffle, sera mon amie, ma sœur, ma mère.
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Adélaïde Bourgerie épouse d’Amand Jaunault avec ses deux fils Amand et Jean (vers 1918 ici).
C'est « Tante-Marraine », celle qui me mit au monde.