Histoire du poilu Louis Alexandre RENAULT (1894-1918)

Recherches effectuées par Victor LERAY et Jean-Manuel RENAULT (de Vendée) qui est un petit-neveu de Louis Alexandre RENAULT.

Louis Alexandre RENAULT est né le 29 Janvier 1894 à Rochemenier. Ses parents : Louis Eugène RENAULT, âgé de 37 ans, et Marie-Louise ROUCHER, âgée de 23 ans, sont aubergistes à Rochemenier. Le lendemain 30 Janvier, c'est le maire, le comte Ernest DE CONTADES, qui enregistre la naissance à la mairie, avec comme témoins : Jean MERAND, garde-champêtre, et Eugène LEBLED qui est le premier instituteur de l'école publique récemment créée. On ignore si l'instituteur faisait aussi office de secrétaire de mairie.

Les familles RENAULT (les ancêtres du poilu Louis Alexandre et les ancêtres du constructeur d'automobiles Louis - également originaires de Louresse-Rochemenier) se sont-elles côtoyées ? Oui, peut-être, mais quelques années seulement. En effet les ancêtres du poilu Louis Alexandre sont arrivés de Luigné vers 1791, et les ancêtres du constructeur d'automobiles Louis sont partis à Doué-la-Fontaine avant 1799. Voir dans ce site web le chapitre "La famille RENAULT (automobiles) est originaire de Louresse-Rochemenier". Le nom de famille RENAULT était très répandu dans la région. Le prénom Louis était très commun. On trouve donc de nombreux homonymes Louis RENAULT dans les actes de l'Etat-Civil.

On ne sait rien sur l'enfance de Louis Alexandre si ce n'est qu'il entre à l'école publique de Louresse, dans la classe d'Eugène LEBLED, le 21 septembre 1898 à l'âge de 4 ans et demi.

Il faut ensuite attendre sa vie de jeune adulte pour le retrouver sur quelques photos, principalement de mariages. A cette époque, conscrits et amis s'invitaient volontiers à leur mariage.

Sa fiche matricule militaire nous renseigne sur la suite tragique des évènements. En 1914, il a 20 ans. Il est maçon. Il passe le conseil de révision à Doué-la-Fontaine et est déclaré bon pour le service. En août 1914 la guerre est déclarée. Il est incorporé le 7 septembre 1914. Il participe à la guerre tout d'abord dans le 9e groupe cycliste (peut-être celui qui dépend du 66e Régiment d'Infanterie de Joué-les-Tours), puis dans le 4e bataillon de chasseurs à pied au sein duquel il est blessé par éclats d'obus le 19 avril 1916 à la cote 304 près de Verdun. La gravité de ses blessures (fracture du péroné à la jambe gauche, plaie à la cuisse droite et blessure au bras gauche qui provoque une atrophie des muscles et une impotence fonctionnelle du bras ) obligent l'armée à le réformer lors des commissions spéciales de réforme de Marseille (30 mars 1917) et d'Angers (27 juin 1918). Il est admis à une gratification de 600 Francs par décision ministérielle du 19 octobre 1917.

Louis Alexandre est renvoyé chez lui, c'est à dire chez ses parents, à Louresse-Rochemenier. Bien entendu, avec un bras plus ou moins paralysé, il ne peut continuer son métier de maçon, mais il bénéficie d'un emploi préservé à Doué-la-Fontaine. En effet l'Administration des Postes réserve 10% des emplois de facteurs aux mutilés d'un bras. Il devient donc facteur et habite à Doué-la-Fontaine, rue des Champs. Mais Louis Alexandre n'est pas totalement guéri de ses blessures et malgré les soins prodigués par sa soeur Geneviève (qui habite avec son mari Joseph POISSON à la ferme de Moulin Neuf à Louresse-Rochemenier en limite de Doué-la-Fontaine) il décède le 24 septembre 1918 à l'âge de 24 ans. Son décès est signalé à la mairie de Doué-la-Fontaine par Victor Alexis ROUCHER (son oncle) agriculteur à Louresse-Rochemenier, et Ernest AUBRY garde-champêtre à Doué-la-Fontaine. Il est enterré le 27/09/1918 dans le cimetière de Rochemenier dans une tombe de concession à perpétuité payée par sa soeur Geneviève. Il figure sur le monument aux morts de Louresse-Rochemenier.

Le parcours militaire de Louis Alexandre :

Le 9e Groupe Cycliste :
Aujourd'hui on a du mal à imaginer qu'il y avait pendant la guerre de 1914-18 des unités de soldats cyclistes. En effet, pour nous, un vélo est un peu encombrant et a besoin de chemins et de routes. On ne l'imagine pas sur le champ de bataille dans un terrain boueux perçé de trous d'obus, traversé de tranchées étroites, et encombré de barbelés et de débris de toutes sortes. Et pourtant il y a bien eu des soldats cyclistes ! En fait, il semble que dans l'esprit des états-majors les cyclistes devaient aider et compléter la cavalerie. Mais il a bien fallu se rendre à l'évidence : en 1914, la cavalerie était une arme surannée. Il a fallu quelques charges désastreuses sur les mitrailleuses allemandes pour le comprendre. Il est bien plus logique de confier aux cyclistes des missions d'arrière-plan, comme par exemple le transport de missives.
On ignore combien de temps Louis Alexandre a servi dans le 9e Groupe Cycliste.

Le 4e Bataillon de Chasseurs à Pied :
A l'époque de la bataille de Verdun ce bataillon fait partie de la 153e Division d'Infanterie. On ignore à quelle date précise Louis Alexandre intègre cette unité. Un ouvrage disponible à la Bibliothèque Nationale de France – Gallica, relate l'historique de l'unité. Il permet de comprendre dans quelles circonstances Louis Alexandre a été gravement blessé. Le 13 avril 1916 le bataillon est engagé à la cote 304 près de Verdun. Il s'agit d'une colline que les deux belligérants veulent occuper à tout prix. En effet, depuis cette hauteur, on peut contrôler, grâce à l'artillerie, un vaste périmètre. Plusieurs Louressois participent à cette bataille (voir le chapitre "Histoire du poilu Emile BRETON, cote 304") dans ce site web.

Extrait de l'historique du bataillon :

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